La grosse pluie de la veille a laissé d’épais nuages. Je dois arriver à Melbourne pour 10h pour récupérer ma valise avant de changer de moto, et il me reste 3 heures de trajet.
Je dois donc partir vers 7h. Il fait encore très sombre. Tout le monde déconseille de rouler la nuit en Australie et j’ai 20km de route à faire dans un parc national où les animaux foisonnent. Que faire ?
Allez, je prends le risque : je pars à vitesse réduite, 60 km à l’heure en guettant les bords de route, chaque fourré, chaque souche. Le village de walhalla est plein de lapins, cela commence bien! Ils s’écartent heureusement. Et les kangourous vus dans la suite du trajet restent sagement au bord de la chaussée.
La route devient progressivement de plus en plus large au point de devenir une deux fois quatre voies en arrivant sur Melbourne. Mais la pluie intense que j’ai évitée hier soir à décidé de prendre sa revanche et je progresse dans une sorte de karcher permanent durant 1h30. Je ne suis pas masochiste, j’avoue que dans de telles conditions j’aimerais pouvoir mettre la moto à l’arrière d’un camion et continuer au chaud dans la cabine. Je suis misérable. Il fait 12⁰. Malgré ma doublure étanche je sens le froid.
Mes gants hiver que j’ai consciencieusement imperméabilisés sont trempes! Ils ont une couche étanche. Mais les gants ont tellement de coutures que c’est difficiles de les garder étanches. A moto, le moteur est accessible et je tente de me réchauffer les mains dessus (les poignées chauffantes de la moto sont insuffisantes). Malheur! L’eau de la manche dégouline dans le gant quand je ralentit ou que je mets la main vers le bas.
J’arrive à la concession BMW dégoulinant. J’essore latéralement mes gants avant de rentrer. Par contre je ne peux rien pour l’appareil photo de mon téléphone : il a pris l’eau et va rester couvert de buée. Je vais sortir mon backup pour quelques jours en espérant que cela s’évapore.
Mais mauvaise nouvelle : la valise n’est pas là. J’avais pourtant insisté pour l’avoir au plus tôt! Il est 10h15, je perds mon temps à attendre 12h30. Bon, en compensation ils me transfèrent le barillet d’une valise à l’autre ce qui, à voir les tutoriels, n’est pas intuitif.
Je suis en retard, j’ai rendez vous pour récupérer une autre moto pour trois jours. Un monstre de plus de 400kg : un Harley Davidson Electra Glide Limited de 2020. Le paquebot au charme américain.
Un mix entre la moto et le camion, infernal à manœuvrer, mais qui devient très agréable des qu’il est en mouvement, avec une protection et une stéréo excellentes.
Petite balade dans les vignes pour finir la journée. Les deux chais que je tente de visiter sont malheureusement fermés. Je me rattraperai plus tard. Et en attendant, je fais une pause bien appréciée pour le dîner dans le seul bistrot que je trouve ouvert. Atmosphère chaleureuse.
Avec la Harley, je ne voulais pas prendre tous mes bagages. Je n’ai pas la tente et j’ai donc réservé une nuit dans une chambre d’une vieille maison. Tout du moins c’est ce que je croyais : elle n’a que 24 ans ! Les australiens semblent doués pour reproduire des maisons anciennes. Je ne l’aurais jamais cru.