Déjà équipé en matériel de prise d’images? La question est de savoir s’il faut le prendre en voyage.
Est-il léger et compact pour voyager ?
Dans mon cas la réponse est non. Le boitier avec un objectif pèse à lui seul 1,7kg. En ajoutant d’autres objectifs, flash, trépied, action cam, drone et chargeurs… l’ensemble monte à 10kg et n’est pas un modèle de compacité. De plus une partie n’est pas tropicalisée et se lassera sûrement de la poussière du désert et du sable des plages. Le Tamron 24-70 G1 sur la photo a d’ailleurs été remplacé à cause de grains de sable qui ont détruit la bague de zoom.
Alors, que prendre?
Revenons aux buts et utilités de ces images.
Les sujets
- Routes. En road trip à moto, des séquences des trajets sont essentielles. Plusieurs raisons motivent l’emploi d’objectifs grand angle : les vibrations sont moins sensibles et un cadre large replace le véhicule dans son environnement, tout en évitant de refaire des cadrages qui seraient de toute façon impossibles en roulant. Une action cam est donc bien adaptée.
Les vibrations des bicylindres prévus pour ce voyage font partie de leur charme, mais sont désastreuses sur le matériel de prise d’images. Il faut donc les compenser par une stabilisation, de préférence intégrée à la caméra (les modèles récents en proposent tous). Les stabilisations intégrées sont habituellement logicielles.
Elles consomment bien moins d’énergie, sont plus fiables et pèsent moins lourd qu’une stabilisation mécanique externe. Cette stabilisation limite le jello effect produit par les obturateurs rotatifs (où les droites donnent l’impression d’onduler), sans avoir à trop baisser la vitesse d’obturation et obtenir des images floues.
De solides supports fixeront la caméra sur les tubes de la moto. Guidon, porte bagages, rétroviseur, crash bars ou cadre, les points de montage sont nombreux sur les grandes routières. Je ne suis pas convaincu par le système du harnais ventral. Il a l’avantage de suivre le conducteur, pas besoin de le détacher à l’étape. Mais je trouve qu’il positionne la caméra trop bas. Elle regarde plus la bulle que le paysage. Quant à la fixation sur le casque elle sera fatigante sur de longue distances.
J’ai testé un support SmallRig comme celui ci-contre. Avec une caméra légère, cela convient très bien pour une fixation sur un tube.
- Faune. Prendre des photos de kangourous, émeus et autres animaux sauvages est le plus compliqué. Il faut pour cela un objectif très lumineux car ces animaux sont actifs principalement à l’aube et au crépuscule, des moments où la lumière manque. Mais aussi parce que pour prendre un sujet en mouvement il faut des vitesses de prise de vue élevée. De plus, il faut un objectif à fort grossissement, pour ne pas faire fuir la faune en s’approchant trop près.
Le Sigma 200-500 f2.8 ci-contre peut sembler une solution parfaite. Malheureusement, la construction de tels objectifs requiert de nombreuses lentilles qui, pour laisser entrer beaucoup de lumière, doivent être de grande taille. Résultat : un objectif excessivement lourd, encombrant et hors de prix, voire fragile. Bref, un matériel inadapté à la prise d’images en voyage itinérant.
De toute façon, à grande distance les mouvements d’air générés par la chaleur du sol diminuent souvent la netteté.
- Plongée. La grande barrière de corail, la faune variée et les eaux chaudes des côtes australiennes appellent les plongeurs. Pour ramener des images, la caméra doit être étanche. Beaucoup d’action cam le sont suffisamment pour évoluer dans les 20m de profondeur. C’est pourtant une solution alternative. Car leur objectif très grand angle est inadapté pour ‘cadrer’ un sujet. L’idéal est d’avoir un caisson, bien qu’ils soient aussi chers qu’une action cam.
- Plans aériens. Les règlements concernant l’utilisation de drones sont proches des français. Ils sont fortement encadrés dans les parcs nationaux. Deux sites répertorient les zones de survol autorisées : ok2fly et opensky.wing. La CASA (Civil Aviation Safety Authority) donne également de liens vers des apps.
- Etoiles. Les conditions atmosphériques et la faible luminosité dans les zones isolées sont excellentes pour observer le ciel nocturne. Impossible de prendre un télescope, ni une monture motorisée. Il faudra se satisfaire de plans larges de la voie lactée.
- De paysage, de campement, de ville… Bien sûr il y aura des photos ‘standard’. Ce sont des images faciles à réussir, quels que soient le matériel et le voyage. Et n’importe quel appareil conviendra. De préférence avec un support de fixation léger pour stabiliser les vidéos.
Le matériel
Le reflex est hors course du fait de son poids. C’est donc un Sony RX100 VI qui sera chargé des photos et vidéos animalières. Son zoom 200mm est un peu limite pour rester à distance des animaux. Mais il se rattrape avec un capteur de 1 pouce qui produit de très bons clichés et permet quelques agrandissements numériques. Son poids faible permet d’ajouter un caisson de plongée qui le rend idéal pour les photos sous-marines. Il a une limitation par rapport au RX100 VII, qui est l’absence d’entrée de micro externe. Je dois donc enregistrer à distance (sur un téléphone par exemple) et fusionner l’audio et la vidéo.
En ce qui concerne le drone, j’ai apprécié le DJI Mavic 2 Zoom pendant plusieurs années. Et je regrette son zoom optique et sa stabilité. Pour des raisons de poids et de réglementation, j’ai changé pour un DJI Mini 3 Pro.
Les action cam (il y en a deux afin de prendre des plans simultanément sous plusieurs angles) sont des GoPro Hero 9. Leur système de stabilisation est terriblement efficace. De plus elles s’accommodent très bien des contrastes.
Un téléphone Samsung Galaxy S20 Ultra complète l’ensemble. Il apporte la simplicité de charger les photos et vidéo sur le net presque en temps réel.