Sur la route en Australie, communiquer est avant tout une question de sécurité. Les pannes ne sont pas un problème sur un trajet suffisamment fréquenté pour voir passer du monde plusieurs fois par jour, à condition d’avoir de l’eau et quelques vivres. Mais le téléphone simplifie et accélère grandement les choses dans les zones isolées.
Le téléphone va aussi permettre de garder un lien social, avec la famille et les amis. Même s’il sera contraint par le décalage horaire.
Le forfait data devient indispensable, pour faire des réservations et pour prévenir la panne des cartes mémoire en sauvegardant des films et photos.
Donc, pour résumer, il faut un dispositif avec une couverture réseau totale, un débit rapide, une grande autonomie, léger, peu encombrant et pas cher. Et comme cela n’existe pas (surpris?) voyons les options.
La communication satellite
Son avantage, c’est sa couverture de tout le territoire. Tout du moins lorsque l’on est en extérieur. Avec quelques limites pour Thuraya comparé à Inmarsat et Iridium.
Un système de communication satellite est cependant vraiment lent : de l’ordre de quelques dizaines de Kbit/s (jusqu’à 650 Kbit/s pour un des forfaits Inmarsat), mais surtout avec une latence proche de 10 fois celle d’une communication terrestre. Il n’est en fait pas exceptionnel d’attendre un message (quelques caractères) plusieurs dizaines de secondes. Et c’est aussi une communication chère, avec un forfait mensuel de l’ordre de 20€, plus un coût à la minute supérieur à 1€. C’est donc inadapté pour surfer sur Internet. Alors pour ce qui est de sauvegarder des vidéos…
Cette communication ne peut s’envisager que pour du secours. Inutile alors d’acheter un téléphone compatible, cher lui aussi : de l’ordre de 1000€ neuf, et d’occasion entre 300 et 500€. Il est possible de les louer, mais ce n’est pas intéressant pour de longues durées. Heureusement, il existe des appareils de plus petite taille qui permettent d’envoyer des SMS et des SOS.
Le InReach Mini2, de Garmin, est le plus connu. C’est un terminal léger (100g) qui se connecte au réseau Iridium pour échanger des messages interactifs avec les secours ou des SMS avec n’importe quel numéro de téléphone. En plus des 360€ du terminal (j’ai acheté un modèle de la version précédente pour 210€ d’occasion), il y a une inscription annuelle de 60€ et un abonnement de 20€ pour 30 jours qui inclut 10 messages libres et des messages pré-sélectionnés (0,55€ le message supplémentaire). Pour le même prix, le SpotX, de Globalstar, est deux fois plus lourd mais intègre un clavier de saisie. Son réseau mondial est plus limité, mais en Australie il permet de communiquer tout au long de la route.
Pour réduire encore un peu les coûts et le poids, la solution est de ne prendre qu’une balise de secours. Le gouvernement australien détaille cette option. A titre d’exemple, le rescueMe PLB1 est petit, a une batterie qui dure plusieurs années et contrairement aux systèmes précédents, ne nécessite pas d’abonnement. Si ces balises ne peuvent s’envisager que comme complément à un autre système de communication, on les trouve en location pour une dizaine de dollars par jour ce qui les rend intéressantes pour de petits séjours.
Le téléphone
Pour des durées courtes et en restant dans les grandes villes, un téléphone français avec couverture internationale peut suffire. Dans les autres cas, il vaut mieux se tourner vers les fournisseurs locaux.
Trois opérateurs proposent un réseau mobile : Telstra, Optus et Vodaphone. La couverture est adaptée aux zones habitées, laissant de larges zones blanches au centre et au Nord. Pas besoin de faire d’effort: même Telstra, qui revendique le meilleur réseau, est aux abonnés absents sur des centaines de kilomètres d’autoroute. Fini les conducteurs qui téléphonent au volant.
Attention de bien vérifier le réseau. Par exemple chez Telstra il en existe en fait deux : Telstra, utilisé par Telstra et Boost, mais aussi Telstra wholesale, utilisé par les partenaires de Telstra et dont la couverture est nettement inférieure, en particulier dans les zones rurales.
Finissons avec une bonne nouvelle : on trouve des forfaits data sans engagement à des tarifs raisonnables. Telstra propose des offre prépayées à $60 les 40Gb avec une validité de 28 jours. Et Boost fait encore mieux car un peu moins cher avec $40 les 30Gb et les communications internationales sont illimitées. Attention cependant : l’offre prépayée de Boost n’est utilisable qu’en Australie et les unités non consommées en revenant seront perdues.
Ces options ne sont disponibles qu’en Australie car la loi oblige les opérateurs à collecter des preuves de votre identité.
Le wifi
En Australie, des points d’accès wifi sont disponibles pour communiquer en route dans de nombreux endroits : chaînes de restaurants et cafés, galeries commerçantes, librairies, parcs, terminaux de transport… Les grandes villes comme Brisbane publient souvent une carte. Mais l’idéal est d’installer des applications mobiles dédiées, comme Wifi Finder et Wifi Map. Non seulement elles fonctionnent hors ligne, mais elle vous donne un indice de la vitesse de connexion.
Ces accès Wifi sont habituellement gratuits et constituent une solution valable, mais seulement pour du secours. Car ils ne garantissent aucune confidentialité ni performance. Mais aussi parce que c’est une exclusivité citadine. Selon la carte de l’application Wifi finder, dans les coins reculés ils sont aussi fréquents que les oasis dans le désert.