La tente pour un road trip à moto

Le camping et la moto vont assez logiquement de pair. Les deux apportent une certaine liberté dans les endroits visités. Un esprit d’aventure. Une proximité avec la nature ausi.
Pourtant, joindre les deux impose quelques concessions. Car ici pas question de tomber dans les extrêmes, en mettant une remorque à la moto ou en bivouaquant ultra léger.

Cela écarte d’office certaines catégories.

A commencer par la tente emblématique des backpackers australiens : le swag. Vendu chez tentworld et chez bcf, c’est plus qu’une tente tunnel, puisque l’on roule ensemble la tente avec son matelas et éventuellement en y laissant le sac de couchage. Le swag se monte et se démonte donc quasi instantanément. Il est petit et habituellement vert ou brun, gage de discrétion dans la nature. Son prix est comparable aux autres tentes. Mais comme l’évoque le site Snowys, son gros défaut est sa taille plié : c’est au moins la largeur du swag ouvert. Même pour un modèle monoplace, trop petit pour dormir avec un sac à dos à ses côtés, cette largeur est de l’ordre du mètre.

Très rares sont les machines équipées d’une haute sissy bar (dosseret passager) comme Captain America, d’Easy Rider, où il est possible de sangler une telle tente. Des motards choisissent donc de ranger leur swag en travers, sur la selle passager. Il dépasse alors de la moto (une Electra Glide fait 86 cm de large). Je trouve que cela génère trop de prise au vent et gène les manœuvres.

Pour plus de robustesse, gagner en poids et optimiser le volume de la chambre, les tentes haut de gamme ont des arceaux formés de plusieurs brins raccordés par des connecteurs. Cette solution me dérange car les connecteurs ne sont pas standards et donc impossible à trouver en pièces détachées. Même pour le SAV cela semble difficile. Des arceaux simples sont à privilégier.

Ces arceaux doivent être résistants, flexibles pour supporter le vent, et simples à réparer même au milieu de nulle part. La
fibre de verre utilisée sur les premiers prix n’est pas assez résistante et difficile à réparer. La fibre de carbone, utilisée par Easton a l’avantage d’être très légère mais plutôt chère et trop peu répandue pour se procurer facilement de quoi la réparer. Les arceaux en aluminium offrent le meilleur compromis. Ceux de DAC équipent un grand nombre de modèles, suivi par Yunan.

Un point sur l’architecture : personnellement, mimer une taupe pour entrer et sortir de mon abri ne m’amuse pas longtemps. Je privilégie donc les entrées sur les côtés, même si la tente est alors plus sensible au vent lorsqu’elle est ouverte.

Autoportante, semi portantes ou tunnel? Les tentes tunnel, plus simples avec leurs arceaux constitués d’un brin unique, sont souvent plus légères. Elles ont probablement une meilleure durabilité et se réparent facilement.Mais habituellement elles sont plus basses, plus lentes à monter et surtout ne tiennent pas seules : il faut bien régler leurs haubans.

Pour attacher la toile à la structure, deux solutions sont utilisées : faire passer les arceaux dans des fourreaux de la toile, ou bien utiliser des crochets cousus à des lanières. Je préfère utiliser des crochets car un arceau qui casse peut déchirer non seulement son fourreau mais également une partie de la toile. De leur côté, les lanières des crochets peuvent se découdre, mais il possible de reprendre la couture.

Certaines tentes sont pensées pour le motard. La Nomad Tent de Abel Brown par exemple. Je trouve l’idée très bonne. Une plaque en alu empêche que la béquille de la moto ne s’enfonce sous la traction de la tente. De taille suffisante (210 x 100cm), elle est un peu basse (90cm). Ce n’est qu’une tente mono-paroi, mais cela lui permet d’être très compacte une fois pliée (31 x 15,5 x 15,5 cm). Par contre elle ne peut pas être utilisée sans la moto qui lui sert de structure et il vaut mieux attendre que le moteur et les pots soient froids avant de l’arrimer.

Autre option, mettre la moto sous la tente. Redverz et Lone rider proposent des modèles plutôt chers (près de 500€). La Nordkap Avesta est un modèle similaire en entrée de gamme dont la finition semble perfectible. Entre les deux, la Vango Galaxy 300 a une entrée en pignon qui complique les manœuvres de la moto. Ces tentes ont l’inconvénient d’être hautes, donc exposées au vent et peu discrètes. En fait, au vu du mix coût/poids/taille de l’abri elles sont surtout utiles pour les motards qui veulent bricoler sur leur machine à l’abri des éléments.