Trouver un vol est de plus en plus facile grâce aux moteurs de recherche spécialisés. Mais trop peu considèrent l’écotourisme. Alors, faire un choix éco responsable d’un billet d’avion en incluant l’empreinte carbone des vols devient vite compliqué. Un vrai cauchemar.
En effet, de multiples paramètres impactent l’empreinte carbone. Certains sur lesquels vous avez la main : le trajet (sa distance) et le nombre d’étapes de vol. D’autres sont incertains. Le type d’avion par exemple, peut changer jusqu’au dernier moment sur simple décision de la compagnie aérienne. Puis certains sont totalement inconnus ou très opaques, comme le nombre de passagers qui prendront le même vol, les règles de la compagnie pour économiser du carburant, le risque de voir un aéroport fermé…
A la fin, il est impossible de savoir quel sera le meilleur vol. Néanmoins, je dis que nous devons faire de notre mieux pour réduire notre impact.
Le trajet
Réduire le nombre de décolages
L’OACI met a disposition un simulateur d’émissions de CO2 très utile. On en déduit que beaucoup d’émissions se produisent durant les phases de montée. Le site FlightConnections montre les vols disponibles au départ d’un aéroport.
Prenons l’exemple d’un vol entre la France et l’Australie. S’il n’existe malheureusement pas de vol direct, il y en a un entre Londres et Perth. C’est un des plus longs du monde. Vu la distance, seuls des avions très long courriers récents font ce trajet. Ils sont économes en carburant : 997kg de CO2 sont produits pour l’A/R d’un passager. Encore faut-il aller à Londres, ce qui monte la facture CO2 à 1210kg.
Pourtant je me suis résigné à abandonner l’option du vol direct car Perth est à l’Ouest et je dois partir de l’Est.
Pour cela, je peux atterrir à Sydney ou à Brisbane. J’ai failli me faire avoir : Quantas prévoit de faire un vol direct entre Londres et Sydney, en utilisant des A350-1000. Mais cela ne commencera pas avant 2025. Et si certaines compagnies vendent d’autres vols ‘directs’, ce sont en fait des vols en A380 qui font un arrêt de ravitaillement en route. Aucun intérêt!
Réduire la distance de vol
J’ai donc réfléchi à partir d’un aéroport international plus proche, en prévoyant de le rejoindre en train. En comparant les départs de Barcelone et de Paris, j’ai constaté que le type d’avion mais également son taux de remplissage en passagers influent sur la consommation. Hors les avions partant de Barcelone font escale à Dubaï et sont moins remplis que ceux partant de Paris et faisant escale à Singapour. Paris a donc l’avantage : il faut 1468kg de CO2 pour l’A/R d’un passager à Brisbane.
La logique veut que le trajet qui demande le moins d’énergie soit le plus court. J’ai donc repéré les aéroports d’escale à mi distance, les plus proches d’une ligne droite Paris-Brisbane. Hong Kong, en bleu, Taïwan, en rose, Séoul, en Jaune et Singapour, en Blanc, sont des aéroports internationaux intéressants. J’ai de suite écarté Taïwan car les problèmes géopolitiques du moment avec la Chine me font redouter des perturbations.
Le choix de l’avion
La consommation d’un avion (article en anglais) varie avec sa motorisation et son modèle. Ici nous regardons les avions long-courriers (long haul). Les A350-900 et 787 sont à préférer aux A380 et 777 lorsque j’écris ces lignes. Le type d’avion prévu dans le billet est une donnée approximative dans un choix éco responsable car la compagnie peut le remplacer à tout moment, que ce soit pour le réparer ou pour moderniser sa flotte.
Intuitivement, plus un avion est lourd et plus il consomme. Plus la distance est grande et plus il faut ajouter du poids de fuel, donc consommer plus. Mais dans le même temps aller plus loin signifie passer plus de temps dans la phase de croisière, qui consomme moins que celle de montée. L’étude montre que ces deux facteurs se compensent sur une plage de rayons d’action caractéristique de chaque type d’avion. Les compagnies aériennes sont attentives à cette plage de distances optimales et ce paramètre n’est donc pas important pour choisir le billet.
Les compagnies éco responsables
Chaque compagnie a ses priorités. Les coûts les plus bas pour les low costs, un confort plus élevé pour celles du moyen orient. A voir les résultats de Kayak pour mon trajet, Air India, Cathay Pacific, KLM et ANA auraient une bien meilleure empreinte carbone, suivies par Singapour Airline, Vietnam Airline et BAW. J’ai cependant une confiance limitée dans ces résultats, car j’ai remarqué qu’un voyage avec trois vols plus long peut être noté bien plus efficace qu’un autre avec deux vols et des avions plus récents (ci-dessous).
Il est certain que les vols remplis de passagers gaspilleront moins de CO2 que des vols à moitié remplis. On ne peut pas connaître à l’avance combien de passagers réserveront sur un vol donné. Mais l’espace aux jambes supplémentaires proposé par certaines compagnies, telles que celles du Moyen Orient, décroit le nombre de passages dans un avion, polluant plus par passager (voir Appendix A).
J’ai remarqué que les vols qui produisent le moins de CO2 arrivent souvent tard dans la journée. Le nombre d’avions circulant sur le taxiway à l’arrivée pourrait aussi avoir un impact?