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Terres hostiles


4h21, une voiture longe la plage sur le sable.
Si c’est la police, je risque une amende et je l’aurais bien cherché en réservant un camping dans lequel je suis incapable d’accéder!

Non, 4 jeunes de 20-25 ans dans un 4×4, au moins un tient une bière. Je viens de me réveiller, mais l’instinct prend le dessus. Quatre contre un, je fais profil bas : ‘Hi, guys’. Réponse ‘Oh, hi! We saw the bike, we are not stealing anything’. Une petit malaise commence à se confirmer. Pourquoi avoir besoin de signaler qu’ils ne volent rien? Je ne l’envisageais pas. Ils remontent rapidement dans leur voiture et s’en vont. Bon débarras.

Mais je ne suis pas tranquille : vont ils appeler les forces de l’ordre? L’aube est dans 1h30. Je me remets dans mon sac de couchage pour réfléchir aux options.
Je n’ai pas encore décidé que le même bruit de moteur repasse dans l’autre sens. Le temps de me relever, le véhicule s’est brièvement arrêté et reparti.

Je vais voir : la moto est couchée dans le sable et les galets. Abrutis !

Je relève péniblement ma moto. Le sable glisse sous mes pieds. Centimètre par centimètre j’arrive après quelques efforts à la redresser. Mes muscles sont froids, j’espère que je ne me suis pas fait mal.


Sans un mot, je viens de recevoir plusieurs messages. Le premier, je ne suis pas le bienvenu ici. D’accord, je vais plier. Le second, les vendredi (et samedi?) soir sont des moments plus risqués que les autres. Le camping sécurisé est dorénavant préférable. Ensuite je peux revoir à la hausse le niveau de risque. Pour finir, la moto doit être bien rangée, pas près du passage (j’y avais songé, mais le sable mou m’en avait découragé).

J’ai plutot bien dormi cette fois, mais pas beaucoup. Je retourne prendre un petit déjeuner au Ningaloo Bakehouse and Café. Leurs wraps sont très bons, mais leurs gâteaux sont trop riches à mon goût.

En partant, une dernière photo avec l’enseigne géante de ce qui a initié le développement d’une ville qui n’était auparzvant qu’une base militaire américaine : la crevette.

Je suis précautionneux sur la route. De nombreux panneaux incitent d’ailleurs le conducteur à être vigilant : j’entre dans la zone des cyclones.

La saison humide s’est terminée depuis peu, je devrais être tranquille. Mais le dernier en date, Ilsa, ne remonte qu’à 10 jours et il a été particulierement fort.

Le plus gros danger, avec toute ces célébrations de l’éclipse et mes nuits courtes me semble venir de la fatigue au volant. Et ce touriste malheureux y a probablement succombé.

Mon trajet raisonnable de 3h jusqu’à la roadhouse de Nanutarra se passe sans encombre. Le camping est juste sur la pelouse de l’espace pique nique, mais la douche/rasage à l’eau chaude est vivifiant.


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