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Sydney le stress


Mon téléphone m’a averti à plusieurs reprises que la charge ne peut fonctionner à cause de l’humidité dans le port usb. Au vu du brouillard dense puis la pluie que j’ai traversée je ne suis pas surpris mais je ne peux plus charger mon appareil. Or il m’est indispensable : GPS pour me guider, paiement sans contact, réservations de nuitées, appareil photo, contacts WhatsApp, il me sert en permanence. J’arrive donc à Sydney avec l’urgence de le réparer. En effet ma batterie se charge plus lentement qu’elle ne s’épuise en tournant pour trouver un parking.

Le parking moto à Sydney est aussi un source d’énervement. Il est gratuit mais pas assez fourni et juste matérialisé par deux panneaux de début et fin de zone. Ces zones sont saturées de scooters de ville et de petites motos. Les places libres sont très rares. Tout le monde se serre entre les panneaux. Ranger une grosse machine telle que la mienne avec une largeur de près d’un mètre en comptant les sacoches est quasi impossible. Il me faudrait l’équivalent de deux places. Je me garerai donc à l’extrémité de ces parkings, avec une paire de fois des avertissements des passants au sujet de la mise en fourrière. Au point que j’envisage d’aller payer un parking voiture.

Je ne peux me résoudre à aller prendre la place d’une voiture dans une ville qui est très encombrée. Je trouverai donc une place tant bien que mal, parfois en soulevant et en écartant les motos voisines pour me faire assez de place pour ranger la mienne puis en remettant tout en place. Je perds complètement l’intérêt d’avoir une moto, il me faut un quart d’heure pour me garer…

Un type d’hébergement attire ma curiosité depuis quelques années : les hôtels capsule. Imaginés au Japon, pays où la place est comptée, ils consistent en de petites alcôves-chambre un peu plus grandes qu’un lit et d’un mètre de haut avec éclairage et prises électriques, parfois un téléviseur. Une sorte de tente en dur avec commodités partagées. Original, j’ai remarqué qu’il y en a un à Sydney. Il semble cependant assez sale et pour des raisons de sécurité les alcôves ne ferment pas a clé, aussi je réserve à ‘the pod’, au 6e étage d’un building du quartier chinois, où les alcôves ne sont fermées que d’un rideau. Au final c’est l’équivalent d’une auberge de jeunesse mais avec plus d’intimité. Plus calme aussi, mais c’était plus dû fait des nombreux asiatiques silencieux que des séparations des rideaux.

Je fais réparer mon téléphone dans une galerie commerciale. Je demande le remplacement de la carte de charge. Le réparateur insiste pour changer aussi la batterie qui a gonflé et qui empêche de refermer le couvercle hermétiquement. Ce téléphone doit encore tenir 2 mois, il a en effet pris l’eau et je ne peux pas le faire réparer partout. Aussi j’accepte la facture à 200 dollars. Avec la suite des événements je ne suis pas convaincu que cela ait été nécessaire.

Il est tard. Je cherche un restaurant qui propose des plats végétariens. Cela ne semble pas dans la culture australienne, mais bien codé dans les menus asiatiques (‘V’ pour végétarien, ‘G’ pour sans gluten…).

Je vais décompresser un moment avec une bière locale sur George Street, au bar de l’Albion. Je n’ai pris qu’un scooner (285 ml) d’une bière légère, mais cela suffit à faire redescendre le stress… un peu trop? J’égare ma carte d’accès à la chambre. Pas grave : l’accueil m’en crée une nouvelle. Par contre, moment d’affolement lorsque je réalise que je n’ai plus mon casque moto. Retour au restaurant – pas là. Au bar, non plus. A la moto ou je suis passé prendre du rechange. Rien. Mais un scooter sur le départ m’apostrophe en me demandant si ce casque, qu’il a posé à terre, est le mien. Ouf! Je l’avais posé sur son top case (voir photo du haut). Cela prouve à nouveau à quel point le sens des valeurs rend ce pays sûr.

Assez de problèmes de moto. Elle moto va rester à poste les deux jours suivants, le temps d’arpenter le centre en transports en commun, très pratiques et modernes.

Les navettes fluviales font partie intégrante de ces transports. L’une d’elles m’amène au musée de la marine où l’on peut monter à bord de la reproduction fidèle du bateau de James Cook et de plusieurs autres bâtiments dont un sous marin des années 60. Ces marins avaient des vies exceptionnelles.

De retour dans l’hyper centre (le CBD comme l’appellent les australiens) je suis à nouveau frappé par la mixité des bâtiments. Les villes européennes ont été construites par quartiers, sur des centaines d’années. Ainsi l’époque des immeubles Haussmanniens à Paris a façonné tout un quartier, avec une identité globale propre.

Les récentes villes australiennes se sont inspirées de multiples époques simultanément, et un même quartier regroupe des inspirations anachroniques au point d’avoir l’impression d’être dans des décors de cinéma. Pourquoi pas le chemin de traverse de Harry Potter sur la photo précédente ?

Ce patchwork d’édifices donne des résultats saisissants, où chacun veut se faire sa place, au point que cette tour vient surplomber la ‘St Stephen’s Uniting church’ :

Il ne faut pas penser que ces édifices religieux sont tous dans cette situation d’écrasement : la cathédrale Sainte Marie toute proche jouie d’un bien meilleur emplacement. Mais deux phénomènes semblent reléguer les édifices religieux au second plan. L’éclatement des courants de culte d’une part. Dans les pays anglo saxons, les communautés ont toutes leur individualité, souvent avec la construction de leur propre édifice, moins fréquenté. L’autre facteur, comme partout, et le désintérêt progressif mais rapide des australiens pour la religion. Ils se retrouvent beaucoup plus autour des sujets politiques (le vote est obligatoire en australie) et sportifs.

Pour prendre un peu de recul, je monte à la Sydney Tower Eye et son observatoire à plus de 250m. L’étage du bar n’est pas encore ouvert, tant pis pour le café en altitude. Mais au moins il n’y a pas de file d’attente pour monter. La visibilité est correcte : je peux voir Sydney et sa baie à des dizaines de kilomètres alentours.

De retour au sol, visite des jardins botaniques royaux, un bel endroit pour voir l’opéra et le Harbour bridge tout proches.

Le second jour je passe aussi du temps dans le quartier de ‘The rocks’ où ont été installés les premier baraquements de bagnards anglais. Le site est bien restauré, on s’y croirait. L’occasion de prendre une excellente crêpe ‘Chez Suzette’, faite par une jeune française en WHV, depuis 7 mois à Sydney et qui rêve de changer pour un autre emploi à Cairns.


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