Il y a toujours de petits ajustements de paquetage de dernière minute à faire sur place. Le blouson de demi saison, les genouillères, quelques supports d’appareil photo devront attendre mon retour à Brisbane. Le rapport entre la place prise et l’utilité sont défavorables.
Un jour et demi à naviguer dans Brisbane m’ont donné confiance dans mes capacités à rouler, à gauche, avec cette lourde moto.
Un petit tour par Mount Coot Tha pour contempler la ville de plus haut.
Suivi d’un ajustement de rétroviseur droit avec Joe et je pars en direction de Mount Tamborine.
A moto, plus encore qu’en voiture, les longues lignes droites sont lassantes et fatiguantes. Je passe donc par le chemin des écoliers dans le parc de Daisy Hill. Il abrite un centre d’aide aux Koalas. L’occasion de manger un petit sandwich à la marmelade d’orange, à la ‘Paddington‘.
Je m’amuse à écouter le rire des kookaburra, dont deux m’observent attentivement d’une branche proche. Il est interdit de nourrir ces gros martin-pecheurs.
Mais cela n’a pas été nécessaire : en me levant avec ma fin de sandwich je sens qu’on me l’arrache brusquement! Un des volatiles m’a volé mon bout de repas dans la main, en me piquant le doigt au passage! Je prends conscience que je vais devoir prendre plus de précautions avec cette nature là.
Le centre d’aide aux Koalas en abrite trois. A l’heure du repas, ils sont actifs et c’est tant mieux car je croise un espagnol qui me dit qu’il cherche depuis trois jours à les observer sans succès dans la nature.
La guide nous détaille les difficultés que rencontrent ces animaux : tués sur les routes, habitats réduits par l’homme ou brûlés, et une maladie qui peut les rendre stériles.
Mets aventure avec leKookaburra a du me stresser, j’en oublie mon bâton de marche au pied de la fontaine où je suis allé me ravitailler. En revenant le chercher, quelqu’un me fait remarquer que je l’ai oublié. Cela montre deux choses. La première c’est que les australiens font ce qu’ils peuvent pour s’entraider. Mais la seconde, c’est que à l’image des anglais, tout le monde est attentif aux autres (neighbours watch). Il faut dire que avec tous mes bagages et mon casque je ne passe pas inaperçu.
J’ai beau faire attention aux koalas, je n’en vois cependant pas sur la suite de mon trajet dans la région sauvage de Mt Tambourine. Par contre je vois pour la première fois des wallabies traverser la route, à 50m devant moi. Moment d’excitation rapidement suivi d’une crainte que cela ne puisse se reproduire avec des conséquences sur mon véhicule…! Je ralentit.
Il est dommage de le parcourir lentement, ce beau chemin de montagne qui me mène à mon premier camping, avec toilettes mais sans eau potable. Mais pour 10 dollars, je ne peux pas me plaindre. Sauf en ce qui concerne la météo : orage annoncé !
Je vois les éclairs, puis entends le tonnerre se rapprocher. La pluie se met à tomber. Mais la foudre ne tombe pas à moins de 3km. Et ma tente reste bien étanche. Ouf! Et je dors même comme un loir, terrassé par toutes ces aventures.