Les snowys mountain constituent peut être le seul vrai massif montagneux en l’Australie. A moto, sur le papier cette journée devait être très agréable. Le site BOM de la météo australienne n’est pourtant pas encourageant : orages possibles sur le trajet. Les orages pouvant être violents en montagne, je me prépare à devoir adapter mon itinéraire… Tiens, pas le choix au final : un glissement de terrain à Bogong a bloqué le chemin le plus direct et pittoresque vers Mount Beauty. Je m’en rend heureusement compte en préparant l’étape.
Je commence quand même à progresser vers la station de sport d’hiver de Mount Beauty en faisant un détour par Bright. Le soleil joue à cache cache dans les premiers kilomètres, mais disparaît ensuite derrière des nuages de plus en plus bas. A Hotham Heights les conditions deviennent vraiment dangereuses.
Je suis en plein dans les nuages, je suis couvert de rosée, obligé d’essuyer l’eau sur ma visière tous les 100m, et n’y voit goutte. Quelle expression! En fait je ne vois que des gouttes et avance péniblement à 50 km/h avec une visibilité à 50m. Ce n’est pas raisonnable, je vais faire demi tour.
En me trompant à un embranchement je me retrouve à 16km d’Harrietville. J’ai froid, un café me ferait du bien. C’est quelques kilomètres de routes de montagne sont interminables. Heureusement, peu avant Harrietville, je passe sous les nuages et vois ma route. Enfin.
Harietville est un village-rue dans une vallée d’altitude où les bâtiments ont été joliment restaurés, et disposant d’une agréable parc où coule un ruisseau. Je recherche un café. Fermé. Le restaurant proche? Fermé. Un autre café ? Même chose. Si ce n’était quelques ouvriers du bâtiment qui travaillent dans le restaurant j’aurais l’impression d’être dans une ville fantôme…
Le seul commerce ouvert est un food truck café. Sa propriétaire m’explique que tous les établissements sont fermés le lundi et mardi. Particulièrement depuis le covid. Sa part de carot cake a une épaisse couche de glaçage préfigurant les sports d’hiver. Avec un café brûlant, je me sens bien mieux.
Un client du coin m’a certifié que je pouvais prendre lz chemin de Dargo en revenant vers Melbourne. J’avais bien prévu de prendre un chemin, mais je retrouve les nuages et l’humidité. Oui? Non? Allez, je tente le début. A vitesse lente cela passe et j’arrive sous les nuages.
La vue dégagée sur ce plateau d’altitude solitaire est tellement belle que la photo s’impose. Je retrouve le plaisir d’évoluer en pleine nature que j’ai eu sur la Barry way. Enfin, la route est bien plus humide ici. Je surveille les traces des autres véhicules. Lorsqu’elles sont visibles, il doit y avoir de la boue et je ralentit.
Une descente de terre rouge, elle est trempée mais je ne peux pas trop freiner au risque de glisser. Je reste à 60 km/h, et catastrophe, l’avant perd son adhérence. Je suis sur l’équivalent d’une plaque de verglas. La moto fait un tête-a-queue et s’effondre lourdement.
Cette fois, les choses sont plus graves : deux des trois supports de ma valise gauche sont cassés. Avec une sangle comme support de fortune je reprends la route en roulant au pas sur toutes les parties glissantes. Je n’en mène pas large. Enfin la route! Ouf! Mais pas de village à l’horizon et mon niveau d’essence est bien bas.
C’est au village de Dargo que je trouve mon salut. Mais à 250 centimes le litre de sans plomb 95 (il est ailleurs à moins de 190) la station locale vend bien de l’or noir!
Sur le trajet je passe à Sale. L’occasion de compléter le plein, passer la moto au karcher et appeler le garage BMW de Melbourne. Ils ont un des deux supports, mais l’autre doit venir d’Allemagne. Zut! Tant pis, je leur achète toute la valise à condition de pouvoir la prendre demain vers 10h. Je ne peux pas continuer comme ça.
Je passe par la région fertile de Gippsland, d’où provient une part des légumes australiens, pour arriver à la nuit tombante à Walhalla, petit village de chercheurs d’or dans un parc national. Avec la nuit, l’atmosphère est saisissante.
La météo annonce à nouveau de la pluie, mais je négocie avec les deux propriétaires de caravanes sur place de pouvoir m’installer à l’abri du toit du barbecue. Et cela, une heure après, je ne vais vraiment pas le regretter. Des trombes d’eau s’abattent sur le camping créant un ruisseau devant la dalle de béton ou je suis protégé. Quel temps! Mais cette fois j’ai gagné, je reste au sec!
2 réponses à “Mount beauty… ou Harrietville?”
Coucou Olivier,
Merci du partage de ce beau voyage.
C’ est très intéressant de voir quelques photos et lire ton documentaire .
Bon courage et prudence dans les difficultés et bonne continuation dans les plaisirs de cette belle aventure !
Bises
L aventure…c’est l’aventure !!!
Janie
Merci pour ces encouragements. Pour les photos, il y en a quelques unes de plus sur Instagram (lien avec l’icône en haut à droite de cette page).
Je commence à distinguer ce que je peux demander à ma monture de ce qui va mal finir. Et je me régale tous les jours.
Bises à tous