Pour une société de transport, l’immobilisme de la SNCF est frappant.
La brochure commerciale se veut séduisante : des trains parmi les plus rapides du monde, des horaires fiables, des tarifs très abordables.
Paradoxalement le service rendu reste parfois déplorable.
Le 7 Mars 2023, 80% des TER et TGV ont été annulés. Les trains, 1 Intercités et 1 TGV que je prévoyais de prendre pour me rendre à Paris avec un impact carbone réduit, ont aussi été annulés tous les jours jusqu’au jour de mon départ. J’ai donc réservé un blablabus trois jours avant. Annulé lui aussi!
C’est finalement un Flixbus qui m’a sauvé. Pris au dernier moment il a coûté quatre fois le prix du train et imposé 12h d’attente à Roissy. Mais je n’ai pas vu passer le voyage, de nuit. C’est un moyen de transport que je reprendrai avec plaisir.
La protestation contre la réforme des retraites a eu un impact énorme.
En quoi la suppression des trains est liée aux règles de départ à la retraite ? Par quel raisonnement tortueux peut on penser que le fait de bloquer des concitoyens va améliorer son propre avenir ?
Il n’est pas question du fond ici. Il est évident que tout le monde souhaite avoir le choix de partir plus tôt. C’est la forme qui est débile.
Plusieurs facteurs favorisent ce culte de la contestation aggressive. Le premier est la perte de légitimité, donc de pouvoir, des syndicats en France. Certains ont accepté de continuer la discussion en faisant plus de compromis. Malheureusement, d’autres ont fait le choix de l’action violentes. Ces derniers perdent à chaque fois plus leur place dans le débat public. Au point de penser à leur dissolution administrative. Cela ne suffira pas seul à résoudre le problème. Au contraire, cela l’aggravera en privant d’encadrement des personnes qui ont pris l’habitude de taper avant de parler. Nous devons étudier d’abord des mesures complémentaires, d’éducation, d’animation et de coercition pour les réintégrer au mieux dans la société.
Le second facteur qui contribue à la mauvaise qualité du service réside dans la situation de monopole public de l’entreprise. L’état délègue trop de pouvoir à une seule organisation. L’usager était dès lors totalement dépendant de ce service. Or les choses changent vite avec la concurrence efficace du transport routier (bus et covoiturage). La baisse de popularité du transport ferroviaire gaspillerait le lourd investissement dans la construction et maintenance des voies. Une privatisation et une mise en concurence réelle, à l’image de ce qui a été réussi dans les Télécom, peut réduire l’immobilisme de la SNCF.
La digitalisation, sous traitée, est un autre moyen de réduire le pouvoir que s’occtroient certains. Ainsi les mouvements de protestations malmenaient la billetterie. Les actuels services en ligne sont plus fiables. Egalement, la gestion des trains devraient pouvoir bénéficier des enseignements du pilotage automatique des voitures, des avions et des métros (Meteor , Val).