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Kosciusko


De bon matin, je fais le tour de la tente : à part un bout de sol humide et un peu de condensation, elle est sèche. Après la pluie diluvienne la veille je suis enchanté.
Départ de Bemboka à 8h30, j’ai pu me raser et laver les dents, mais les douches sont verrouillées. La responsable me propose de les déverrouiller, mais je crains de manquer de temps. Aussi, et avec le fait que je n’ai pas de monnaie, elle me fait une ristourne.
J’ai plus de deux heures avant d’arriver à Thredbo. Les hauts plateaux (800m d’altitude) étalent leurs prairies sèches à perte de vue.
J’avais noté d’aller voir le musée ferroviaire à Cooma, mais c’est dimanche et je ne peux qu’en regarder l’extérieur. La gare semble émerger d’un livre d’histoire.

Je reprends donc la route pour 1h jusqu’à Thredbo, dans le parc national de Mt Kosciuszko. Je vais prendre l’Alpine way, ou je trouve pour la première fois un panneau avertissant de la presence d’émeus – surprenant, je pensais que ces animaux vivaient en plaine, on en apprend constamment.
Les motards ne payent l’accès que 7 dollars la journée. Parfait! Cela compense les prix à Thredbo, station de sport d’hiver avec les prix associés : 55 dollars le télésiège et 20 dollars de consigne pour ma glacière et le casque.
Le temps n’est cependant pas aux sports d’hiver et je suis surpris par le nombre de cyclistes de descente qui prennent aussi le télésiège, en accrochant leur vélo à un support à l’arrière du siège. Pourtant, en discutant avec un loueur, la journée de cette fin de saison serait très calme. Cela doit être impressionnant en période de vacances !
Mon but à moi n’est pas de faire du vélo mais de la randonnée. Arrivé en haut du télésiège, je prends rapidement l’email direction du mont Kosciuszko. Zut, je n’ai pas pris de chapeau ni de bandana. Il n’y a pas beaucoup de soleil, mais pour éviter tout risque je me bricole un bandana avec un t-shirt. Et cela fonctionne plutôt bien.

Le début du chemin est fait de caillebotis métalliques qui gênent plus ma progression qu’autre chose : je ne peux pas utiliser mon bâton et leur adhérence me fait trébucher une paire de fois. Ce type de chemin est cependant utile pour ne pas abîmer les plantes, faciliter des déplacements lorsqu’il neige et permettre aussi le passage de petits engins nécessaires à la maintenance. Ils reconstruisaient d’ailleurs un tronçon lors de mon passage.
Le trajet est long (>6km) mais avec peu de dénivelé. C’est bien un mont et non un pic. C’est pourtant le point le plus élevé d’Australie avec 2238m.
Les nuages poussés par un de Nord empêchent de voir à plus de 100m, mais cela ne me décourage pas de planter mon drapeau.


Retour sans encombre à Thredo en prenant quelques photos de fleurs au passage.
Le problèmes débutent en reprenant la moto :
– mon câble de charge ne charge plus sur la moto, je ne pourrai bientôt plus utiliser le GPS
– je n’ai plus de réseau à Thredbo – comment vais pour revenir? Redémarrer mon téléphone n’y change rien.
– et je n’ai plus que 58km d’autonomie dans le réservoir.
Assez heureusement, je retrouve le réseau à la station service à Jindabyne.
Cette dernière est accolée au Trader Joe’s garage café qui prétend avoir les meilleurs hamburgers. Manque de chance, il est lui aussi fermé le dimanche.

Ce n’est pas grave. Il n’est que 16h, j’ai passé une excellente journée, je me rabats sur Woolworth. Une banane cavendish, un excellent muffin géant pomme cannelle et une bière locale fêtent dignement ma réussite. Et j’ai aussi trouvé un câble de charge.
Un litre d’eau et je suis reparti pour emprunter la Barry way, chemin sauvage non goudronné qui relie Jindabyne à Wulgulmerang dans l’état de Victoria.
Il commence à se faire tard, je vois deux wallabies sur le bas côté, un lapin et trois daims que j’ai la chance de pouvoir filmer deux secondes avant qu’ils ne disparaissent dans la forêt.
Le chemin n’est pas en trop mauvais état, mais quelques ornières profondes surprennent les suspensions de Jolly jumper. Il talonne. Une F850GS, ou une KTM ou Africa Twin aurait été plus appropriée. Je me contente de ralentir.

Aussi j’arrive à la nuit naissante au premier campement possible : Jacob’s river – Tongaroo campground. Une rivière à proximité, des tables de pique nique couvertes ou je vais poser mon tapis de sol et duvet, c’est le paradis. Il ne manque rien… sauf peut être un marshmallow rôti au feu de bois? Super idée que je mets à exécution de suite car les journées à venir, annoncées humides, pourraient m’empêcher de trouver du bois. Malgré le goûter de tout à l’heure, j’ingurgite 8 gros marshmallows. Je sais, c’est diététiquement déplorable. Mais que c’est bon!

Il y a un groupe de six autres campeurs avec moi. Ils doivent avoir 70 ans en me parlent d’un wombat de l’autre côté de la rivière.  L’odeur de mon feu semble déranger un animal qui grogne dans les arbres. Un oppossum, peut être, qui se calme une fois les flammes disparues. Et je crois reconnaitre le bruit d’un cochon sauvage. Par précaution, je range ma nourriture sur la moto et garde mon bâton de marche et ma frontale à proximité pour dormir.

J’ai un peu mal à l’épaule droite. Un peu d’arthrose que les chocs sur la piste ont du réveiller.


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