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Esperance


Réveil avec quelques gouttes. Et un sommeil à nouveau interrompu par le bruit des gouttes, des camions, mais aussi d’un groupe électrogène.
Le temps s’était éclairci hier matin. J’attends que cela s’arrête pour essuyer et plier la tente.
J’ai entendu parler français hier soir. Je vais trouver deux jeunes en voiture avec caravane de toit, elles sont aussi sur la route pour Espérance.
Un homme inquiet nous interrompt. Sa voiture ne démarre plus, batterie à plat. Je sors mon booster, c’est l’occasion de le tester. Mais c’est à mon tour d’être inquiet en voyant la taille de la batterie de son pick-up. Mon booster ne va pas être suffisant… L’automobiliste a cependant une batterie de secours, et en cumulant avec le booster son moteur part enfin. On peut dire qu’ils sont soulagés.
La chaussée n’est pas drainante partout. L’eau accumulée dans les traces des voitures me génére un peu d’aquaplanning et me freine, me faisant consommer plus. Je dois être vigilant à rester au milieu de ma voie ou les pneus des voitures ont moins errodé le macadam.
Cette fois le temps reste est moins clément. Couvert et parfois pluvieux pendant 100km.

Un oiseau a la folle idée de vouloir traverser la route au moment où je croise une voiture. Il ne souffrira pas. Il rebondit sur la carrosserie de la voiture pour venir taper dans mon genou. A voir les plumes collées sur la moto, c’était peut-être un noisy miner. Pauvre bête.

Les arbres recommencent à apparaître un peu avant la roadhouse de Balladonia.
Je m’arrête à nouveau faire le plein. J’ai un demi réservoir, mais mon contretemps à Nelson m’a durement appris la prudence. Un groupe de motards fait aussi une pause. Ils sont en Harley. Les motos ne sont pas légion dans les parages. Elles sont mieux carénée que la mienne, protégeant mieux des éléments. Mais je ne regrette pas le choix que j’ai fait, la F750GS consomme peu et passe là où ils ne passeront pas.
Deux tournants dans la route. Mais ce n’était qu’une lubie des géomètres, la route reprend son exaspérante rectitude.
Arrivé à Norsman il est midi. Enfin c’est ce que me dit mon téléphone : en deux jours j’ai changé trois fois d’heure, dont un fuseau à xh45. J’avoue que je m’y perds mais de toutes façons ces découpages n’ont plus grand intérêt pour moi, j’utilise l’application lunasolcal pour savoir quand le soleil se lève et quand il se couche. Une pause repas au lever, une au coucher, éventuellement au milieu, tout est si simple!
A Norsman donc, j’ajoute un café au plein d’essence. Autre bonheur simple et jouissif de ce liquide très chaud qui réconforte instantanément de la pluie qui commence.
Un motard vient s’installer à côté de moi. Il roule en BMW 1250RS et me donne plein de conseils utiles, dont celui d’aller me baigner dans les sources chaudes de Miranda dans l’île Nord de la Nouvelle Zélande.
Norseman est une autre de ces villes étapes, à la fois sur le trajet du train, en ligne droite pour la ville des chercheurs d’or de Kalgoorlie, et sur le croisement de la route. Les voitures et camions, plus pratiques et rapides, ont remplacé le train pour les déplacements individuels.
Pourtant cette fois j’aurais aimé prendre le train au lieu de la moto sous cette douche. D’autant que je prends de gros risque à dépasser deux longs camions qui projettent autour d’eau des rideaux d’eau qui empêchent de voir la route devant.
Stop à Salmon gums avec un eucalyptus en fleurs. A nouveau mon téléphone ne charge plus à cause de l’eau dans le port usb. C’est très bizarre : ce câble marche pourtant avec le chargeur des gopro. Et je peux charger le téléphone avec un autre câble. On dirait que mon téléphone fait un caprice et refuse de charger avec ce câble. J’en ai d’autres mais c’est horripilant ces problèmes de charge. Car je suis limité à mon câble usb de 15cm pour charger, ce qui m’empêche d’utiliser mon téléphone sous la tente (il reste sur la moto).
Arrivée à Espérance. Espérance de jours plus secs. Nous sommes le dimanche de Pâques, Booking ne fait, lui, pas de miracle : tous les hôtels sont pleins. Et des panneaux à l’entrée de la ville rappellent l’interdiction du camping sauvage. J’ai quand même beaucoup de chance, un camping bon marché (20€) m’accueille suite à un désistement. Des douches chaudes après une pizza fromage basilic chez Ricardos. Je retrouve le principe des bains romains, froids puis chauds. Les muscles se détendent instantanément, on est bien!
Les mille pattes sont aussi au paradis dans les sanitaires du camping, il y en a partout. Je les observe en me rasant. Cela fait 6 jours que je n’ai pas eu l’occasion de la faire et cela aussi fait du bien.


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