Au long de la préparation de mon trajet sur la côte Est, j’ai tenté d’identifier toutes les routes touristiques avec de beaux paysages sauvages. Il en est une qui semblait plus sauvage que les autres, Thunderbolts Way. C’est une route assez droite qui traverse des plateaux à plus de 1000m d’altitude. Un peu monotones, mais la visite de la petite église de Gostwyck, couverte de lierres, mérite tous les sacrifices. L’endroit, entouré d’arbres gigantesques, est d’un calme monacal. Dommage qu’elle soit fermée, comme la quasi totalité des petites églises que je rencontre.
Un petit détour par l’Oxley highway pour voir les chutes Apsley. Impressionnantes par leur hauteur dans ce paysage si plat.
En repartant je ne peux m’empêcher de vouloir faire une photo souvenir avec une panneau avertissant de la presence de kangourous. Et en voulant reculer la moto dans des taillis je perds l’équilibre et mets l’ensemble part terre! Je tente de la relever, impossible. Je suis obligé de démonter la sacoche droite (la gauche est coincée dessous), le top case, le sac à dos et la glacière avant d’arriver à remettre la moto debout. Une bonne quinzaine de minutes perdues, mais il n’y a aucun dégât, le réservoir d’essence souple sanglé aux crash bars a amorti la chute.
Arrivé au bout de la Thunderbolts way, j’enchaîne sur Barrington road. Et pour ce qui est d’un coin sauvage, je n’ai pas été déçu. La plupart du trajet est un chemin empierré assez large. Il se fait tard et le soleil me gêne un peu. J’hésite entre accélérer pour rejoindre le camp que j’ai réservé ou ralentir pour éviter les animaux. Je croise un serpent sur la route. Il parait noir dans le soleil couchant. Je tente de passer derrière, mais au dernier moment il se retourne et se cabre. J’ai le réflexe de lever le pied droit. Il ne m’atteind pas, et j’espère ne pas lui avoir roulé desous. Quelques kilomètres avant d’arriver, c’est un nouveau kangourou qui détale dans la forêt. Je suis au milieu d’une forêt naturelle. Elle n’a jamais été touchée par l’homme, hormis pour tracer ce chemin et peut être gérer les feux de forêt. C’est exceptionnel.
Le campement que j’ai choisi, au nom évocateur de Devils hole, est quand même équipé de toilettes sèches. Pas d’eau par contre, mes réserves sont suffisantes. J’espérais du calme dans un site aussi reclus. Mais c’est le week end et un groupe de campeurs de sydney en gros 4×4 vont laisser la musique jusque tard dans la nuit. Mes bouchons d’oreille pour la moto vont être bien utiles.
En allant regarder le point de vue je tente de trouver des animaux. Sans succès. Pourtant des traces de terre retournée sur les côtés du chemin me font croire qu’un cochon sauvage (ou un wombat?) est passé par là. Je retenterai demain.